12 octobre 2014
Le privé
- Je l'ai écrit et réécrit : le privé vampirise le public. Le privé attire les élèves doués et ceux qui n'ont pas de problème d'apprentissage. Ils vident les écoles publiques de leurs meilleurs éléments.
(Michèle Ouimet, dans La Presse du 2 octobre 2014.)
Le privé, c'est un singulier :
Je l'ai écrit et réécrit : le privé vampirise le public. Le privé attire les élèves doués et ceux qui n'ont pas de problème d'apprentissage. Il vide les écoles publiques de leurs meilleurs éléments.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La fin d'un tabou » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/michele-ouimet/2...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:42 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 octobre 2014
Des vidéos dans lesquelles ont dit...
- [...] les Britanniques ont honte de voir des compatriotes animer des vidéos dans lesquelles ont dit et montre les pires horreurs.
(Claude Lévesque, dans Le Devoir du 9 octobre 2014.)
Nous n'avons pas affaire à l'auxiliaire avoir, mais au pronom indéfini :
[...] les Britanniques ont honte de voir des compatriotes animer des vidéos dans lesquelles on dit et montre les pires horreurs.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La guerre de Trente Ans? » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:24 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 octobre 2014
Arracher les yeux... à qui?
- Il y a quelque chose de particulièrement barbare à l’idée de décapiter quelqu’un, c’est vrai. Et puis, cette mise en scène théâtrale, le supplicié à genoux, nous montrant seulement ce qu’il va bientôt perdre, une tête stupéfiée, surplombé de son bourreau emmitouflé de noir. Comment ne pas réagir, comment ne pas vouloir leur arracher les yeux à leur tour?
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 8 octobre 2014.)
Comme ce paragraphe est le premier de son article et qu'elle n'y fait mention que de deux personnes, la chroniqueuse donne l'impression, par l'emploi du pronom leur, de vouloir arracher les yeux à la fois au bourreau et au supplicié. Je suis pourtant certaine qu'elle ne souhaiterait s'attaquer qu'au premier :
Comment ne pas réagir, comment ne pas vouloir leur arracher les yeux à cette brute?
* * * * *
- Depuis que les Américains ont commencé leur bombardement contre l’EI en août, 6000 combattants se sont joints au groupe qui sème la terreur. L’EI s’est également associé à sa rivale dans la région, les djihadistes du Front al-Nosra, affiliés à al-Qaïda.
Sa rivale ne peut évidemment représenter un masculin pluriel :
Depuis que les Américains ont commencé leur bombardement contre l’EI en août, 6000 combattants se sont joints au groupe qui sème la terreur. L’EI s’est également associé à ses rivaux dans la région, les djihadistes du Front al-Nosra, affiliés à al-Qaïda.
* * * * *
- On sait aussi — bien que le gouvernement américain a supprimé ces pages de son rapport — que l’Arabie saoudite a joué un rôle dans l’attaque du World Trade Center.
Bien que doit être suivi du subjonctif :
On sait aussi — bien que le gouvernement américain ait supprimé ces pages de son rapport — que l’Arabie saoudite a joué un rôle dans l’attaque du World Trade Center.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Oeil pour oeil » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 octobre 2014
Il devrait être possible de pouvoir...
- La réponse est oui, mais cela dit, il devrait être possible de pouvoir s’interroger sur la forme que prendra l’engagement canadien [...]
(Bernard Descôteaux, dans Le Devoir du 26 septembre 2014.)
La réponse est oui, mais cela dit, il devrait être possible de pouvoir s’interroger sur la forme que prendra l’engagement canadien [...]
La réponse est oui, mais cela dit, on devrait être possible de pouvoir s’interroger sur la forme que prendra l’engagement canadien [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La liberté de débattre » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/419518/terrorism...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:40 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 octobre 2014
Ces derniers...?
- Cela rappelé, la suite s’annonce tout de même plus cahoteuse sur le front économique, l’état du pays se conjuguant avec récession. Au cours de la présente année, le Brésil a rencontré des difficultés dont Neves a essayé de tirer profit. Et ce, avec le soutien d’un univers médiatique qui n’a pas cessé de stipuler que la nation est sur la voie de la faillite.
Ainsi qu’en témoignent les résultats, ces derniers ont boudé la dramatisation mise en scène par les élites d’affaires [...]
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 7 octobre 2014.)
L'expression ces derniers ne peut renvoyer qu'à un masculin pluriel; mais il n'y a pas de masculin pluriel dans le paragraphe qui précède, et si l'éditorialiste voulait vraiment dire que les résultats ont boudé, pourquoi n'avoir pas écrit simplement : Les résultats ont boudé...? Quoi qu'il en soit, je croirais, assez prosaïquement sans doute, que ce sont plutôt les électeurs qui boudent, ce dont témoignent les résultats :
Ainsi qu’en témoignent les résultats, les électeurs ont boudé la dramatisation mise en scène par les élites d’affaires [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Dilma la résistante » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:54 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
06 octobre 2014
La réaction de la part des organismes...
- Il y aurait donc eu démesure dans la réaction de la part des organismes de réglementation à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic, puisqu’il n’y a qu’un coupable [...]
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 6 octobre 2014.)
De la part est superflu :
Il y aurait donc eu démesure dans la réaction de la part des organismes de réglementation à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic, puisqu’il n’y a qu’un coupable [...]
- Et si la levée des embûches entraîne des dérives, ils* ne peuvent être le fait que d’individus.
Dérive est un nom féminin :
Et si la levée des embûches entraîne des dérives, elles [ou celles-ci] ne peuvent être le fait que d’individus.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 8 octobre à minuit, je vois que la faute a été corrigée.
« Hors de propos » : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/420...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 octobre 2014
Et clique et clic
Clique de souris, clic de souris; homonymes; orthographe.
- Ceux-ci pourront enregistrer leur vote par le biais d’un coup de fil ou d’un clique de souris du 13 au 15 mai.
(Encadré accompagnant un article de Marco Bélair-Cirino dans le site du Devoir, le 4 octobre 2014 à 17 h 22.)
Deux observations :
1. Un biais, j'en ai déjà parlé ici, est un moyen détourné.
2. L'orthographe établit une distinction entre, disons, la clique du Plateau et un clic de souris.
On pouvait écrire :
Ceux-ci pourront enregistrer leur vote au moyen d'un coup de fil ou d’un clic de souris du 13 au 15 mai.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« L'affrontement entre Lisée et Péladeau éclate au grand jour » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/420276/course-a-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:33 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 octobre 2014
Prépositions manquantes
- Selon ce dernier, la CEIC a carrément négligé des preuves cruciales provenant l’opération policière Diligence. Ce faisant, la CEIC aura épargné le parti au pouvoir. L’enquêteur doute même que la Commission puisse remplir le mandat confié le 9 novembre 2011, soit de « dresser un portrait » des stratagèmes collusions et de corruption dans l’octroi et la gestion de contrats publics.
(Antoine Robitaille, dans Le Devoir du 17 septembre 2014.)
Selon ce dernier, la CEIC a carrément négligé des preuves cruciales provenant de l’opération policière Diligence. Ce faisant, la Commission aura épargné le parti au pouvoir. L’enquêteur doute même qu'elle puisse remplir le mandat confié le 9 novembre 2011, soit de « dresser un portrait » des stratagèmes de collusion et de corruption dans l’octroi et la gestion de contrats publics.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Une CPAC? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/418628/commissio...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
16:20 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 octobre 2014
Qualificatif
- En fait, il était très grandement temps que la Commission européenne (CE) « s’attaque », pour reprendre le qualificatif employé, à la culture de l’optimisation fiscale chérie par les gouvernements irlandais, néerlandais et luxembourgeois au bénéfice, énormes au demeurant, des multinationales américaines en général et d’Apple en particulier.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 3 octobre 2014.)
S'attaque n'est pas un qualificatif :
En fait, il était très grandement temps que la Commission européenne (CE) « s’attaque », pour reprendre le verbe employé, à la culture de l’optimisation fiscale chérie par les gouvernements irlandais, néerlandais et luxembourgeois au bénéfice, énorme au demeurant, des multinationales américaines en général et d’Apple en particulier.
En fait, il était très grandement temps que la Commission européenne (CE) « s’attaque », pour reprendre le terme employé, à la culture de l’optimisation fiscale chérie par les gouvernements irlandais, néerlandais et luxembourgeois au bénéfice, énorme au demeurant, des multinationales américaines en général et d’Apple en particulier.
Un qualificatif n'exprime pas une action, mais une manière d'être; le Multidictionnaire propose comme exemples l'expression poule mouillée et l'adjectif gentil.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Perverse fiscalité » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
21:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 octobre 2014
À leur risque et péril
À leur risque et péril, à leurs risques et périls.
- Les journalistes indépendants, eux, n’ont rien de tel. Ils y vont à leur risque et péril.
(Jean-Frédéric Légaré-Tremblay citant Alain Saulnier, dans Le Devoir du 1er octobre 2014.)
D'après les dictionnaires que j'ai consultés, on écrit toujours cette expression au pluriel, sous ses différentes formes : à leurs risques et périls, à ses risques et périls, à mes risques et périls, aux risques et périls de... :
Faire quelque chose à ses risques et périls. (Petit Robert.)
Si vous skiez en pleine tempête, c'est à vos risques et périls. (Multidictionnaire, à l'article « risque ».)
À nos risques et périls, nous enfreignons cette défense. (Hugo dans le Grand Robert, à l'article « merde ».)
La marchandise sortie du magasin du vendeur ou de l'expéditeur voyage, s'il n'y a convention contraire, aux risques et périls de celui à qui elle appartient [...] (Code de commerce dans le Grand Robert, à l'article « expéditeur ».)
Dans l'ordre des activités strictement temporelles, sociales et politiques, il est normal que l'initiative vienne d'en bas, je veux dire des laïques agissant à leurs risques et périls. (Maritain dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « péril ».)
Il fallait écrire :
Les journalistes indépendants, eux, n’ont rien de tel. Ils y vont à leurs risques et périls.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La victoire de la désinformation? » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:20 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 octobre 2014
Trop de soutien
- Le gouvernement a décidé de sous-traiter sa politique à des organismes de soutien à l’entrepreneuriat, soutient-il, sans faire connaître clairement la sienne.
(Karl Rettino-Parazelli et Marco Fortier, dans Le Devoir du 30 septembre 2014.)
Quelques possibilités :
Le gouvernement a décidé de sous-traiter sa politique à des organismes d'appui à l’entrepreneuriat, soutient-il, sans faire connaître clairement la sienne.
Le gouvernement a décidé de sous-traiter sa politique à des organismes d'aide à l’entrepreneuriat, soutient-il, sans faire connaître clairement la sienne.
Le gouvernement a décidé de sous-traiter sa politique à des organismes de soutien à l’entrepreneuriat, affirme-t-il, sans faire connaître clairement la sienne.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Pierre Karl Péladeau contre l’austérité » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/419773/pierre-ka...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
18:54 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
30 septembre 2014
Accusations
- Magnotta fait face à des accusations de meurtre prémédité, d’outrage à un cadavre, de production de matériel obscène, d’utilisation de la poste pour le publier et d’avoir harcelé le premier ministre Stephen Harper [...]
(Sidhartha Banerjee, PC, dans le site du Devoir, le 28 septembre 2014 à 18 h 7.)
La dernière accusation devrait être exprimée au moyen d'un substantif, comme les précédentes. On aurait pu écrire, par exemple :
Magnotta fait face à des accusations de meurtre prémédité, d’outrage à un cadavre, de production de matériel obscène, d’utilisation de la poste pour le publier et de harcèlement à l'endroit du premier ministre Stephen Harper [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Le procès de Magnotta doit commencer lundi » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/419685/le-proces-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:01 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
28 septembre 2014
On en compte qu'une seule
- La saison des idées est de retour au Parti québécois, mais pour l’instant, on en compte qu’une seule, un peu usée de surcroît : l’indépendance au congélateur jusqu’à nouvel ordre.
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 10 septembre 2014.)
On pouvait écrire :
La saison des idées est de retour au Parti québécois, mais pour l’instant, on en compte une seule, un peu usée de surcroît : l’indépendance au congélateur jusqu’à nouvel ordre.
La saison des idées est de retour au Parti québécois, mais pour l’instant, on n'en compte qu’une seule, un peu usée de surcroît : l’indépendance au congélateur jusqu’à nouvel ordre.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« À quand le contenu? » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/417997/a-quand-l...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
20:29 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
27 septembre 2014
Elle a investit
- La famille Simard met le cap vers le sud des É-U
(Titre d'un article d'Isabelle Pion, dans La Tribune du 24 septembre 2014.)
On ne devrait employer l'abréviation d'un nom de pays que s'il y a un réel manque de place. Quoi qu'il en soit, d'après le Multidictionnaire, l'abréviation d'États-Unis s'écrit avec des points :
La famille Simard met le cap vers le sud des É.-U.
- La famille a « perdu » une dizaine de jours et investit quelques centaines de dollars pour obtenir les nouveaux documents.
La famille a perdu et a investi :
La famille a « perdu » une dizaine de jours et investi quelques centaines de dollars pour obtenir les nouveaux documents.
La graphie investit correspond à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif et du passé simple; le participe passé, avec lequel on conjugue les temps composés, ne prend pas le t final. On parlerait d'ailleurs de la somme investie ou qui a été investie, et non pas investite.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
http://www.lapresse.ca/la-tribune/sherbrooke/201409/24/01...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:27 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
25 septembre 2014
Méprendre une chose pour une autre
Méprendre ou se méprendre; méprendre une chose pour une autre, méprendre une personne pour une autre; grammaire française; syntaxe.
- Il est donc facile de la méprendre pour un liquide qui n'aurait pas ses effets.
(David Rémillard dans le site du Soleil, le 21 septembre 2014.)
D'après ce que je vois dans le Multidictionnaire, le Hanse-Blampain, le Petit Robert, le Grand Robert et le Trésor de la langue française informatisé, on ne saurait méprendre une chose ou une personne pour une autre, le verbe n'existant qu'à la forme pronominale :
Elle s'est méprise sur son silence. (Multidictionnaire.)
Elles se sont méprises sur nos déclarations. (Hanse-Blampain.)
[...] il se méprend sur moi et méconnaît [...] qui je suis [...] (Gide, dans le Petit Robert.)
[...] aux murs, des torchères de zinc singeaient le bronze à s'y méprendre [...] (Courteline, dans le Grand Robert.)
Ça doit être pour ça que vous marchez comme un gendarme à pied. Déodat se méprit sur le sens de la comparaison. (Aymé, dans le Trésor.)
Pourquoi faites-vous le méchant, l'oncle Anthime? La petite ne se méprend pas : au fond, ce savant impie est sensible. (Gide, dans le Trésor.)
Le journaliste aurait pu écrire :
Il est donc facile de la prendre pour un liquide qui n'aurait pas ses effets.
Il est donc facile de la confondre avec un liquide qui n'aurait pas ses effets.
* * * * *
- Pour accélérer le transport en ambulance, le Service de police de la Ville de Québec ont fait fermer certaines entrées de l'autoroute Henri-IV.
Pour accélérer le transport en ambulance, le Service de police de la Ville de Québec a fait fermer certaines entrées de l'autoroute Henri-IV.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Val-Bélair : un enfant de 3 ans hospitalisé après avoir avalé du GHB » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-fa...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
17:15 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
24 septembre 2014
Il s'agit de décédé*
-
Le livre s’intitule Pratiques de l’édition numériques et avec un titre pareil il aurait vraiment été paradoxal de le publier à l’ancienne, sur du bon vieux papier. L’ouvrage dirigé par Marcello Vitali-Rosati et Michaël Eberle-Sinatra est même offert gratuitement, en ligne, histoire de bien prendre acte de la révolution dont il traite.
Le lancement d’automne des Presses de l’université de Montréal (PUM) [...]
(Fabien Deglise, dans Le Devoir du 22 septembre 2014.)
Le livre s'intitule en fait Pratiques de l'édition numérique; il a été publié aux Presses de l'Université de Montréal.
* * * * *
- Le PUM existe depuis un demi-siècle.
Il s'agit des Presses de l'Université de Montréal, donc des PUM :
Les PUM existent depuis un demi-siècle.
* * * * *
- Il recommande aux maisons savantes de se comporter comme des éditeurs en ligne, en misant sur la hausse de la fréquentation de leur site. En jargon du métier, il s’agit de passer au D2C (direct-to-consumer) ou de décédé…
J'imagine que monsieur Deglise voulait dire :
En jargon du métier, il s’agit de passer au D2C (direct-to-consumer) ou de décéder…
* * * * *
-
[...] évitant les tirages de mille ou deux milles exemplaires [...]
Mille, adjectif numéral, ne prend jamais la marque du pluriel :
[...] évitant les tirages de mille ou deux mille exemplaires [...]
* * * * *
-
Le modèle inverse, mêlant la numérisation et la marchandisation du savoir ne semble pas plus attirant.
Le message central de la phrase, c'est : Le modèle inverse ne semble pas plus attirant. Le syntagme inséré entre le sujet et le verbe, mêlant la numérisation et la marchandisation du savoir, est une explication, un élément accessoire qui doit être placé entre virgules :
Le modèle inverse, mêlant la numérisation et la marchandisation du savoir, ne semble pas plus attirant.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 29 septembre à 20 h, je vois que toutes les fautes signalées ont été corrigées.
« L’influence d’un livrel » : http://www.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/41...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
19:20 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
22 septembre 2014
Rien indique un trouble
Rien et la négation ne; grammaire française; syntaxe.
- [...] rien du comportement de l’accusé avant le meurtre de ses enfants, et même après, indique un trouble mental inhérent [...]
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 17 septembre 2014.)
Rien, employé dans un sens négatif (« aucune chose »), est généralement accompagné de la négation ne. L'adverbe s'impose ici :
[...] rien dans le comportement de l’accusé avant le meurtre de ses enfants, ni même après, n'indique un trouble mental inhérent [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Triumvirat de la violence » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/418606/triumvirat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 septembre 2014
C'est bien indiqué
- « Les normes du ministère de la Santé indiquent que ces cas ne devraient pas représenter plus de 30 % de ces visites », a-t-il indiqué M. Salois. Cette situation a été qualifiée de « préoccupante » par M. Salois, qui a indiqué que ce ratio était bien plus élevé [...]
(PC, dans Le Devoir du 18 septembre 2014.)
On pouvait faire mieux. Je proposerais par exemple :
« Les normes du ministère de la Santé indiquent que ces cas ne devraient pas représenter plus de 30 % de ces visites », a fait observer M. Salois. Qualifiant la situation de « préoccupante », il a précisé que ce ratio était bien plus élevé [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« 60 % des visites à l’urgence sont inutiles » : http://www.ledevoir.com/societe/sante/418762/rapport-60-d...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:51 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
20 septembre 2014
Favorable en faveur
- [...] c’est qu’il y avait d’emblée un préjugé favorable en faveur du distingué cardiologue [...]
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 17 septembre 2014.)
On pouvait éviter le pléonasme en écrivant, par exemple :
[...] c’est qu’il y avait d’emblée un préjugé favorable à l'égard du distingué cardiologue [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Triumvirat de la violence » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/418606/triumvirat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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19 septembre 2014
Atteindre les situations d'urgence
- [...] le ministre du Développement international, Christian Paradis, a annoncé le déploiement d’un nouveau stock d’urgence situé dans les Émirats arabes unis pour aider les Irakiens. Cet entrepôt permettra également d’atteindre plus facilement les situations d’urgence en Asie et en Afrique.
Le Canada fournit également du matériel militaire aux forces de sécurité irakiennes afin d’arrêter [...]
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 15 septembre 2014.)
On peut atteindre un lieu, un objectif, ou une œuvre d'art peut atteindre un prix, mais je ne dirais pas que l'aide humanitaire – ou l'équipe chargée de l'acheminer – puisse atteindre des situations d'urgence :
[...] le ministre du Développement international, Christian Paradis, a annoncé le déploiement d’un nouveau stock d’urgence situé dans les Émirats arabes unis pour aider les Irakiens. Cet entrepôt permettra aussi de répondre plus facilement aux situations d’urgence en Asie et en Afrique.
Le Canada fournit également du matériel militaire aux forces de sécurité irakiennes afin d’arrêter [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Combien de civils le président Obama sacrifiera-t-il? » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/41846...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
23:55 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 septembre 2014
Condamné pour 20 ans de prison
- [...] le rappeur « Jub Jub », un Noir, récemment condamné pour meurtre et 20 ans de prison [...]
(Francine Pelletier, dans Le Devoir du 17 septembre 2014.)
Que le rappeur ait été condamné pour meurtre, c'est une information crédible; par contre, je suis persuadée qu'il n'a pas été condamné pour 20 ans de prison :
[...] le rappeur « Jub Jub », un Noir, récemment condamné pour meurtre à 20 ans de prison [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Triumvirat de la violence » : http://www.ledevoir.com/societe/justice/418606/triumvirat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
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